» Sometimes, I wish this life was just a dream. And someday i'd wake-up.;

« Isabella! Tu vas te lever oui? », ma mère me criait. Comme tous les matins, je ne répondais pas, j'étais tellement crevée. On peut dire que dés c't'âge là, j'étais une sacré flemmarde. Au bout de quelques minutes, je me levais quand même, pour éviter à ma mère une crise. Je me rappellerais toujours de cette odeur de pain frai et de café qui comblait ma cuisine tous les matins. C'est comme si ce souvenir était imprégné en moi. « Alors? Tu vas faire quoi aujourd'hui à l'école? », demandait systématiquement ma mère. « Des maths.. j'ai pas envie d'y aller.. ». Tous les matins c'était la même rengaine, je me plaignais de l'école. Je n'avais que huit ans, et pourtant, j'avais déjà de l'aversion pour l'école. C'que je voulais moi, c'est être une musicienne, reconnue de tous pour mon talent pour le piano. Mais non, il fallait que je perde mon temps à l'école, à apprendre des formules et des morales qui ne m'intéressaient pas. Tous les matins, c'était comme ça. Ma mère me réveillait, mon père étant toujours au travail, et me posait des questions sur l'école pour parler. Je n'y portais pas un grand intérêt à l'époque. Parler avec ma mère, n'était qu'une chose parmi tant d'autres bien plus intéressantes. Ça l'étais, jusqu'au vingt et un Avril mille neuf cent trente neuf. J'étais partie à l'école, me préparant à me taire pour toute la journée en écoutant l'instituteur nous rabâcher des morales. J'ai bien passé, quoi, trois heures assise à mon bureau, jusqu'à ce que le proviseur frappe à la porte. On se leva tous, pou lui dire bonjour, mais il semblait énervé - plus que d'habitude. Avec hâte, il me demanda de venir lui parler hors de la classe. Immédiatement, j'eus une boule au ventre. Vous savez, cette impression d'avoir fait quelque chose de mal, mais vous ne savez pas pourquoi. Après quelques secondes de silence, le proviseur brisa la glace: « Quelque chose de très grave est arrivé Isabella. » Des mauvaises notes? J'en doutais. Je pense qu'il n'aurait pas eu ce regard affolé envers moi s'il était venu parler de notes. « Oui? ». Je restais, calme. Pourtant, rien que la curiosité de savoir ce qu'il allait me dire me bouffais. « C'est ta mère.. elle.. a eu un problème de coeur. » Comme je ne répondais pas, il enchaina. « Elle est morte ma petite, je suis désolé. ». Après ça, tout alla très vite. Mon père est venu me chercher et me ramener à la maison. Ensuite il est reparti pour identifier le corps. Je n'ai pas pleuré ce jour-là. En fait, je n'réalisais pas vraiment ce qu'il se passait. C'est le lendemain au matin, quand mon père me réveilla, que je pris conscience qu'elle était morte. Partie. Disparue. Crevée. J'éclatai alors en sanglot, sans que mon père ne puisse me contrôler. Le matin, elle était très bien, et deux ou trois heures après elle était morte. C'était injuste. C'est injuste.

»A fake new beginning;

Mon père et moi avaient pris l'habitude de vivre tout les deux ensemble. Ça commençait à faire un bout de temps que ma mère était morte, mais je continuais à penser à elle. Je trouvais triste quand même que mon père se démène pour moi, alors que moi je ne faisais rien pour lui. Mais je n'avais pas le choix, j'étais la petite, celle qui devait être éduquée et protégée. Nous avions quand même une belle routine à nous, je peux l'avouer. Enfin, ça, jusqu'à ce que mon père eût une proposition de travail à Porto Rico. Lui comme moi, ne voulions pas partir, mais le boulot proposait un salaire assez bon par rapport à celui qu'il avait pour l'instant. C'est dans le désespoir de quitter la maison pleine de souvenirs de maman, que nous sommes partis pour ce nouvel endroit. « Ivy, je te promet qu'on va se plaire ici » disait mon père. Ivy.. depuis un bout de temps plus personne ne m'appelait Isabella. C'est mon père qui a commencé à me surnommer comme ça, et depuis, quand on me demande comment je m'appelle, je répond automatiquement Ivy. L'Isabella est partie avec ma mère, je suppose. M'enfin bon. La première année où nous sommes arrivés, je dois avouer que je ne m'y suis pas trop plu. Apparemment, j'étais bien trop franche à l'école, et les gens n'aimaient pas ça. J'avais quelques amies, mais ça s'arrêtait là. Mon père, lui, ne me parlait pas trop du travail. Aussi, il avait omis de me dire qu'il avait rencontré une personne qui lui plaisait. C'est un soir, comme les autres j'dois dire, qu'il est rentré du travail - ou de je ne sais où - avec une femme portoricaine. « Ivy, je voudrais te présenter quelqu'un » il s'accorda une petite pause, peut-être pour que je proteste, mais comme à mon habitude.. je ne dis rien. Il devait commencer à s'en rendre compte quand même, que je n'étais pas du genre bavarde. Il se racla la gorge, et ajouta calmement: « Maria et moi sommes ensemble. Depuis un mois environ ». Voilà pourquoi il rentrait tard du travail à plusieurs reprises. Je ne dis rien. Je les regardais juste. La femme était plutôt belle, et assez gentille. Mais je n'y pouvais rien, c'était dans mes gènes d'être distante. J'l'attendais pas, et pourtant ils ont tous deux transformé ma soirée en explications. Comme quoi Maria n'était pas là pour remplacer ma mère, qu'elle était bien avec mon père et qu'elle avait des enfants avec qui je pouvais bien m'entendre. Ça me dérangeais pas plus que ça qu'il ai une femme à ses côtés, je voulais juste pas qu'il oublie ma mère. Mais sur ce côté là, je lui faisais plutôt confiance... C'est donc quelques temps après cette soirée, que nous sommes venus habituer chez les Cotto, une famille assez nombreuse, mais pourtant assez cool. J'ai pas eu trop de mal à m'intégrer dans cette nouvelle troupe, bien au contraire. Les enfants torturés et dérangés s'entendent toujours très bien. C'est la que je connus les fils Cotto, et sans problèmes je ne les oublierais. A l'âge de quinze ans, je commençais à sortir avec Juan, celui de mon âge, et Sandro un peu plus vieux. Je ne changeai pas vraiment de personnalité, disons que j'avais toujours eût une face rebelle cachée. Fumer, boire, sortir à n'en plus pouvoir.. j'aimais ça. J'étais en quelque sorte heureuse dans ce train de vie. Tout les trois, on formait un beau trio. On s'amusait, trainait, fumait, buvait ensemble. On faisait presque tout ensemble. Mon père avait l'air d'ailleurs plutôt content que je m'entende bien avec eux - sans savoir que je m'étais mise dans la consommation de drogue douce autant que dure, sans pour autant devenir accroc. « Passe moi le briquet Juan », dis-je un jour voulant me fumer un join vite fait. Il me le donna. « Au fait Ivy, j'voulais savoir, ta mère, elle est morte de quoi? ». Aoutch. Combien de temps déjà je n'avais pas pensé à ma mère moi? De longues semaines. Même là, j'arrivais à peine à penser à elle, vu que j'étais à moitié défoncée. J'crois que c'est la drogue qui me fait l'oublier. Ouais, c'était super efficace ce machin, c'est comme si c'était un aspirateur à pensées tristes. Mais comment elle était morte déjà? Ah ouais.. « Elle a fait une crise cardiaque. Son cœur a décidé de l'abandonner et de la laisser crever. ». Après ça, les garçons ne m'ont plus rien demandé sur ma mère. C'est peut-être mon ton sinistre qui les avait fait réfléchir à deux fois. M'enfin, passons. Les fêtes et débauches s'enchainèrent après ce soir là, encore et encore. Jusqu'à n'en plus finir de s'amuser. Du moins, c'est ce que je pensais, jusqu'à un jour, quand j'avais dix-sept ans. Cette soirée se déroulait comme d'habitude. Juan au volant, après que je lui ai demandé d'échanger de place, moi sur le siège passager et Sandro sur le siège arrière. Tsunami de tequilla, et join par-ci par là. Pour ma part, la bouteille de tequilla m'obsédait bien trop pour que je fume. Pourtant, je laissai Sandro s'en emparer après nous avoir montré des pillules qu'il avait prit dans une boite à sa mère. Ni Juan ni moi y prêtions grande attention, le voyant s'endormir comme une masse. Je commençai à allumer un join et à le faire passer à Juan tout en rigolant de notre nouvelle virée. On le termina tous les deux bien vite, avant d'arriver sur un champs et de se garer pour que mon père ne découvre pas qu'on lui ai prit sa voiture aussi usée qu'il l'était. « Sandro, bouge-toi. On va pas faire le boulot pendant que tu dors. ». Pas de réponse. « Allez lève-toi c’est pas drôle. ». Dans ma tête, je me répétais son prénom des milliers de fois. Je voulais qu'il se réveille, maintenant. Mais c'est là que Juan me montra les cachet restant et la bouteille vide. Dans ma tête, tout s'embrouillait. Non. Non. Non, c'était pas possible. Pourtant, Juan vérifia son pouls. Rien à faire.. Il était mort. Non, ça n'allais pas recommencer. Pas encore une fois. Assise sur le siège passager, les pieds en dehors de la voiture, je pleurais. Je n'pouvais pas m'arrêter de pleurer. Ça recommençait. Pourquoi on m'enlevait tour à tour les gens que j'aimais? Juan, lui était plutôt affolé sur le moment. On ne pouvait pas l'emmener chez les flics, vu notre état. Il n'y avait plus qu'une solution, l'enterrer dans le champs. Juan me tendit une pelle et me demanda de creuser. Je le fis, ne pouvant pourtant pas empêcher mes larmes de couler détruisant mon visage. « Jure-moi que tu diras rien à personne. » « J’te le jure. ». Après ça, l'état de Juan commençait à se dégrader. J'le voyais bien, ça le tuait de savoir son frère mort. Il a commencé à avoir des hallucinations. Il était persuadé de voir son frère, et qu'il voulait nous tuer.. J'avoue que quand il m'a dit ça, j'ai eu assez peur pour lui. Il était vraiment détruit par la mort de son frère.. à un point où il perdait les pédales.. Il m'a fait du mal à avoir peur comme ça, c'est vrai, Juan était très important pour moi.. Et le voir comme ça n'était pas de tout repos.. Moi aussi pour la même occasion, je crois que je devenais pas si bien que ça. C'est comme si j'avais envie de devenir dépendante à la drogue, pour oublier cette putain de mort qui me pesait. Mais ça marchait pas, alors je persévérais.. encore.. et encore. Sans grand résultat. Juan finit par vouloir partir à New York, donc je partis avec lui. Une fois arrivée là-bas, je pensais que l vie n'allait pas être meilleure. Je pensais toujours à la mort de Sandro, et recommençais à penser à ma mère. Ça me tuais, mais il fallait que je prenne en main que j'aille de l'avant. Juan restait toujours à mes côtés. Notre relation à nous deux était très étrange, étant donné qu'on était demi frère et demi sœur mais qu'on couchait des fois ensemble. On avait une réelle complicité, mais non, nous n'étions pas ensemble. Concernant mon avenir, je décidais de prendre les devants et de prendre des cours de piano, vu que j'adorais ça, même si j'avais arrêté depuis pas mal de temps. Disons que j'essayais au mieux de mener une "nouvelle vie", même si j'aurais toujours des souvenirs parasites... Et maintenant que Juan a créé un groupe de rock, ma passion pour la musique s'accroit encore plus. Et quand à ma passion, pour la drogue, c'est tout pareil..